il était une fois spéciale
Il étAit Une fOis Une jOurnée. Une de mes jOurnées. AujOurd'hUi. Et en ce mAgnifiqUe jOur gris et plUvieUx, je n'ai pAs envie d'écrire une histOire qUelquOnqUe, ceci est une pensée mise en vrAc. Mais j'Ai envie d'écrire tOut de même. Des phrAses se fOrment dAns mA tête, une mUltitUde de phrAses qUe je fAis s'enchAîner pOur fOrmer ce qu'On appelle des pensées. Et mes pensées se sUccèdent cOmme des persOnnes attendAnt au sUpermArché que vienne leUr tOur de pAsser à la cAisse. Alors je prend un crayOn et un cAhier pOur les immOrtAliser.
Mais qu'est-ce qUe j'en ferAi ensUite? Telle est lA qUestiOn. PeUt-être les remettrAi-je sUr mOn blOg. Car cOmme lA plUpArt des adOlescentes de dix-sept ans qUi se respectent, j'Ai un blOg. J'essAie avec ce petit oUtil de fAire mOn originAle, «je ne fAis pAs un blOg cOmme tOut le mOnde». C'est ce qUe je m'étAis dit, mAis en fAit tOus les blOgs se ressemblent. On y met plUs oU mOins une pArt de nOus, on y met tOus la même ; on y pArle de nOs fréqUentAtiOns, de ce qu'On fAit et de ce qu'On pense en crOyant qUe tOut çA est uniqUe en sOn genre.
Nous nOus crOyOns uniqUe en nOtre genre.
Mais tOut le mOnde le fAit.
A vOulOir se différencier des aUtres à tOut prix, on leUr ressemble encOre dAvAntAge.
C'est irOniqUe.
C'est pAthétiqUe.
C'est même cOn.
Par ailleUrs, les blOgs sOnt pUre inUtilité, ils n'intéressent qUe ceUx qui les créent. Ils peUvent pArfOis intéresser les prOches pOur peU qu'On pArle d'eUx. Les hOmmes sOnt égOcentriqUes, ne les intéresse qUe ce qUi les cOncerne de près oU de lOin.
Les blOgs occUpent aU mOins une pArtie dU temps.
Je ne sAis pOurquOi je cOntinUe de retrAnscrire mes pensées, j'ignOre d'autAnt plUs pOurquOi je les remet sUr mOn blOg, elles n'intéressent qUe mOi. Les gens ne s'embètent pAs à les lire. Quelle perte de temps ce serAit!
Je me pOse une qUestiOn ; pOurquOi viendrAient-ils sUr mA pAge (pOur peU qu'il y en ait qUi viennent) si ce n'est pAs pOur lire? Car je ne fAis qu'écrire. Même lOrsqUe je n'ai ni pApier ni crayOn, j'écris dAns mA tête.
C'est vrAi qUe je me rAcOnte perpétUellement des histOires, agrémentées d'imAges pOur les illUstrer, cOmme des BDs ou des livres pOur jeUnes enfAnts.
AlOrs, aUx qUelqUes rAres persOnnes qUi s'attArdent sUr ces ridicUles petites lignes, je ne vOus demAnderAi qUe celA : qUe fAites-vOus encOre sur ces pAges ennUyeUses cOmme la plUie? N'avez-vOus dOnc rien de plUs intéressAnt à fAire? POurquOi diAble trAinez-vOus ici? Il n'y a rien de pAssiOnnAnt. Rien pOur assOuvir qUelqUe curiOsité. Rien à vOir. Rien dU tOut.
Vous vOus obstinez à pArcOurir encOre cette pAuvre pensée sOrtie d'un cerveAu névrOsé?
Vous vOus accrOchez mAlgré l'ennUie qUi vOus gAgne à lire cette pAuvre pensée d'un esprit mAlAde?
Vous devez être encOre plUs mAlAdes qUe mOi.
PeUt-être aimez-vOus l'abrUtissement pAr le sUrf sUr internet.
Dans qUelqUes jOurs ou qUelqUes semAines, cette pensée se serA fAite sUbmerger pAr d'aUtres artciles tOus aUssi pAthétiqUement vides d'intérêt.
Je crOis qu'il n'y a pAs plUs inUtile qUe ce qUe je m'obstine à fAire. Je dOis être incrOyAblement imbécile et cOntrAdictOire avec mOi-même.
Je vOudrAis qu'on me vOit, qu'on me remArqUe un peU, alOrs je jOue les originAles, peUt-être qUe je me prends pOur ce qUe je ne sUis pAs, et au finAl, je me fOnd un peU plUs dAns la mAsse.
IrOnie du sOrt.
En plUs je rAdOtte.
Il est temps qUe je mette un terme à cette pensée inUtile au pOssible et tOtAlement dépOurvUe d'intérêt. Je perd mOn temps. Mais qUel temps?
Bon, je dOis cOuper cOurt et pOser ainsi ces trOis fAmeUses lettres, çA ne peUt plUs dUrer, j'écris dans le néAnt.
En plUs le mOnde s'en fOut.
{ Allé, impOse ces lettres.}
{ Allé, inscris ces trOis mAlheUreUses lettres.}
{ Allé! Juste sept petits trAits pOur les fOrmer.}
{ Allé! Ecris-les!}
C'est bOn, çA vient.
F I N