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~~~*¤♠° UNE BULLE DE SAVON °♠¤*~~~
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15 décembre 2007

peut-être que je...

Et voilà maintenant la pluie. Cette pluie froide. Prémisse de la neige de janvier.

Mais ça m’est égal, je suis chez moi. Dans mon chez moi. Cet endroit si familier. Il n’existe pas d’endroit plus familier que celui où l’on aura fait ses premiers pas. Ses premières dents. Ses premières bêtises. Ses premières injures. Ses premières nuits complètes. Ses premières années.

Mais putain, qu’est-ce que j’ai envie de me casser d’ici! Ouais je deviens vulgaire. Et je vous emmerde.

Je veux partir d’ici. C’est devenu trop familier. J’ai besoin de nouveau. Bordel de merde, je m’ennuie sec. Session vulgarité juvénile. Bonsoir.

La pluie tombe. Elle frappe la vitre des fenêtres comme pour les briser. Comme pour se montrer plus forte que tout.

Désolée petite, tu n’y arriveras pas.

Ma main sur la vitre semble geler. Il fait tellement froid dehors. De le buée sur le carreau. Et une empreinte de main.

Le feu crépite. Il doit étouffer dans une cheminée si étroite. Je compatis.

Mon doigt sur la vitre. Une flamme qui rit. Et une brûlure.

Je m’ennuie. Je m’ennuie comme un rat mort. Putain! Je veux me tirer de là!

Le silence commence à devenir pesant. Un cd de Nightwish dans le lecteur. Dieu que c’est bon.

Tziou! Coupure de courant. Merde. Fusibles à la con.

Retour au silence. Et je m'ennuie toujours autant.

Blottie sur la canapé. Recroquevillée sous la couverture. Une tasse de thé chaud sur la table. Le monde entier pourrait s’effondrer maintenant, je resterais de marbre. L’impression que rien ne peut m’atteindre. L’impression que rien ne peut m’ébranler. L’impression de surpasser cette existence.

Et la pluie qui ne se calme pas.

Désolée petite, tu fais fausse route.

J’en ai marre. De ce froid. De cette pluie. De ce feu. De ce thé. De cette couverture. De cette maison. De ces horloges. De ce miroir. De ce canapé. De cette rue. De ce jean. De ces fenêtres. De cette pile de journaux. De ces cheveux. De cet âge.

Peut-être qu’un jour je couperai court à tout cela.

Peut-être que je vais sortir malgré le froid. Malgré le vent. Malgré la pluie. Malgré ce rhume.

Peut-être que je quitterai cette maison. Que je jetterai ce canapé.

Peut-être que je vais sortir dans la rue. La parcourir sans revenir.

Peut-être que j’arrêterai les aiguilles de tourner. Que j’éclaterai ce miroir. Que je ferai brûler tous ces journaux.

Peut-être qu’un jour je donnerai au premier venu cette couverture. Que je viderai cette tasse de thé. Que j’éteindrai ce feu. Que je balancerai une chaise à travers ces fenêtres.

Peut-être qu’un jour je découperai ce jean. Que je me couperai les cheveux.

Peut-être qu’un jour je grandirai.

Désolée petite, …

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Commentaires
P
magnifiquement écrit, j'aime ce style!<br /> j'adore la fin, surtout les trois points...<br /> voilà^^<br /> met prend soin de toi pour ton rhume^^<br /> bzx
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